L'église de Beta Giorghis - Guide Ethiopie - Ethiopia Traditions Travel

L'église de Beta Giorghis

L’Éthiopie est un pays riche en histoire, en culture et en spiritualité. Parmi ses trésors, les églises monolithiques de Lalibela, dans la région d’Amhara, sont emblématiques. La Bete Giorghis (église de Saint-Georges) est sans doute la plus célèbre et la plus spectaculaire de ces églises taillées dans la roche. Ce chef-d’œuvre architectural, construit au XIIe siècle, à 2600 mètres d’altitude, est non seulement une prouesse technique, mais aussi un lieu empreint de mysticisme et de dévotion. Que vous soyez croyant ou simplement admiratif de l’ingéniosité humaine, la Bete Giorghis est un édifice religieux à visiter.

Histoire

La Bete Giorghis est l’une des onze églises monolithiques de Lalibela, construite sous le règne du roi Gebre Mesqel Lalibela, au XIIe et XIIIe siècles. Ce souverain éthiopien de la dynastie Zagwe est réputé pour avoir voulu créer une « Nouvelle Jérusalem » en réponse à la prise de Jérusalem par les croisés musulmans en 1187. Lalibela rêvait d’offrir aux pèlerins chrétiens une alternative sacrée sur le sol africain.

La Bete Giorghis, dédiée à Saint-Georges, le saint patron de l’Éthiopie, aurait été édifiée après une vision divine reçue par le roi. Selon la légende, Saint-Georges lui-même serait apparu avec des escouades d’anges pour superviser la construction, garantissant que l’église reflète sa perfection spirituelle et architecturale.

Construction et architecture

D’après les chroniques royales, la Bete Giorghis fut la dernière église construite par le roi Lalibela. Cet édifice est un exemple saisissant de l’architecture monolithique, une technique consistant à tailler directement dans un bloc de roche. L’église a été sculptée dans un type de roche volcanique du plateau de Lasta appelée tuf. Ce matériau constitue l’unique élément utilisé pour sa construction. La structure de l’église est indépendante, reliée à la roche uniquement par sa base.

Contrairement aux constructions traditionnelles qui ajoutent des matériaux, cette église a été sculptée en retirant la matière autour et à l’intérieur d’une montagne volcanique. Ce processus, qui a duré plusieurs années, exigeait une précision extrême et une vision architecturale exceptionnelle. Afin de dégager l’église de son environnement extérieur et créer la cour ainsi que ses abords, il a fallu extraire 3400 m3 de roche. À cela s’ajoutent 450 m3 de pierre retirés pour façonner et orner l’intérieur de l’édifice.

La Bete Giorghis se présente comme une tour à plusieurs étages, dont la largeur diminue progressivement, s’élevant depuis un socle imposant composé de trois gradins. Légèrement isolée à l’ouest des deux autres églises de Lalibela, appelées la « Jérusalem céleste » et la « Jérusalem terrestre », l’édifice est connectée au groupe des quatre églises situé au nord-est, de l’autre côté du Yordanos, par une série de tunnels.

La Bete Giorghis est en forme de croix grecque autoportante, dont les murs mesurent environ 12 mètres de haut, et à peu près 11 mètres de côté. Elle est entourée d’un fossé profond, qui sert à isoler le bâtiment tout en accentuant son effet visuel. Le toit plat de l’église intègre le motif de la croix, combinant symbolisme et utilité. Conçu comme une croix inscrite dans une autre croix, il comporte des canaux permettant l’évacuation de l’eau, tandis que des jets d’eau jaillissent vers l’extérieur, juste sous la corniche supérieure.

L’intérieur de l’église révèle une coupole sculptée et quelques fresques. Les fenêtres inférieures affichent un style axoumite, tandis que celles des étages supérieurs, ornées d’ogives fleuronnées, évoquent celles de la Bete Golgotha ou Gologota. Au plafond, une croix domine, dont chaque bras étant soutenu par une arche en plein cintre, taillée dans le prolongement des pilastres aux quatre coins de l’espace central. On y trouve également un sanctuaire sobre dédié à Saint-Georges. Derrière un rideau, réservé à la vue des prêtres, repose une réplique de l’Arche d’Alliance.

Importance spirituelle

La Bete Giorghis n’est pas seulement une curiosité architecturale. C’est avant tout un lieu de culte actif. Des prêtres et des fidèles s’y rassemblent régulièrement pour prier, chanter et célébrer des cérémonies religieuses. L’église joue un rôle central dans la vie spirituelle des chrétiens orthodoxes éthiopiens, notamment lors des grandes fêtes comme la Timkat ou Timqet, qui célèbre le baptême de Jésus-Christ.

En outre, Saint-Georges, auquel l’église est dédiée, est une figure vénérée en Éthiopie. Connu pour son courage et sa foi inébranlable, il est souvent représenté en train de terrasser un dragon, symbole de la victoire du bien sur le mal. Les pèlerins viennent à Bete Giorghis pour invoquer sa protection et chercher des bénédictions, renforçant l’importance spirituelle de ce lieu.

Comment s’y rendre ?

En avion

Depuis Addis-Abeba, il suffit de prendre un vol domestique vers l’aéroport de Lalibela (LLI). Le transfert par avion dure environ une heure.

Par la route

Il est possible de rejoindre la ville de Lalibela par un trajet en voiture ou en bus. Depuis Addis-Abeba, le trajet dure environ 10 à 12 heures et traverse des paysages montagneux spectaculaires.

Par ailleurs, l’aéroport de Lalibela est situé à environ 23 km du centre-ville. Des taxis, des navettes et même des tuk-tuks sont disponibles pour assurer le transfert directement vers le site de l’église.

À pied

Une fois à Lalibela, la Bete Giorghis est située à environ une quinzaine de minutes à pied du centre-ville. Elle se trouve légèrement à l’écart des autres églises rupestres. Le site donne l’impression d’être complètement inaccessible, avec ses pentes escarpées et l’absence de pont d’accès. L’entrée se fait par un canyon étroit. Ce dernier a été taillé par la main de l’homme, et descend en spirale avant de se transformer en un tunnel à proximité de l’église, dissimulant ainsi habilement sa présence.

La Bete Giorghis aujourd’hui

En 1978, les églises de Lalibela, y compris la Bete Giorghis, ont été inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO sous l’intitulé « églises creusées dans le roc de Lalibela ». Cette reconnaissance souligne leur importance universelle en tant que témoignage de l’ingéniosité humaine et de la dévotion religieuse. La Bete Giorghis est souvent considérée comme l’apogée de cet ensemble, grâce à sa conception unique et son état de conservation remarquable.

L’UNESCO travaille également avec les autorités locales afin de préserver ce site fragile face aux défis du temps, de l’érosion et des changements climatiques. Les efforts de conservation garantissent que cette icône spirituelle et culturelle pourra être admirée par les générations futures.

Par ailleurs, La Bete Giorghis attire chaque année des milliers de voyageurs et de touristes du monde entier, séduits par sa beauté et son histoire fascinante. Pour beaucoup, c’est une expérience transcendantale de marcher dans un lieu aussi chargé de spiritualité. Les visiteurs doivent toutefois respecter les coutumes locales, notamment en se déchaussant avant d’entrer et en se comportant avec respect lors des cérémonies.

4 photos

Bonjour

Je suis Anna de "Ethiopia Traditions Travel". Envoyez-nous votre demande et nous vous répondrons sous 48h.
Appelez-nous au
+251 960 800 960