Les Banna - Guide Ethiopie - Ethiopia Traditions Travel

Les Banna

Également appelé Banya, Bena, ou Benna, le peuple Banna est un groupe ethnique vivant dans le sud-ouest de l’Éthiopie. Il est principalement localisé dans la basse vallée de l’Omo, entre les rivières Omo et Weyto. Le territoire des Banna s’étend dans une zone entre les villes de Gazer, de Kako et Dimeka. Malgré qu’ils soient moins connus à l’international que certains groupes voisins comme les Hamar ou les Mursi, les Banna possèdent une culture unique, profondément ancrée dans leurs traditions et leur environnement naturel.

Histoire

Les Banna font partie d’un groupe culturel spécifique appelé Sidamo. Bien qu’ils aient été en contact avec les chasseurs bushmen, premiers habitants de la région, ils ne présentent plus de caractéristiques physiques associées à ces populations. D’après les experts, les Banna sont un mélange des groupes caucasoïdes et négroïdes. Des recherches linguistiques et culturelles montrent qu’à l’origine, ce peuple faisait partie du groupe ethnique Hamer. La séparation des Banna avec cette tribu résulterait de conflits internes et des déplacements ou migrations à la recherche de pâturages plus fertiles pour le bétail. 

Mode de vie

Les Banna sont un peuple agro-pastoral, c’est-à-dire qu’ils pratiquent à la fois l’agriculture, l’élevage, la chasse et la cueillette. Ce sont deux activités cruciales pour leur survie dans cette région semi-aride. Les Banna cultivent du sorgho, du maïs, du sésame, des haricots ainsi que diverses céréales. Ils élèvent des bovins, des caprins et des ovins, considérés comme des symboles de richesse et de statut social.

En saison sèche, les hommes parcourent de grandes distances avec leurs troupeaux pour trouver de l’eau et des pâturages et pour récolter du miel sauvage. Cette collecte de miel est d’ailleurs devenue l’une des principales activités des Banna en dehors de la garde des animaux.

Par ailleurs, le bétail leur fournit de la viande, du lait, et des peaux utilisées pour confectionner des vêtements, des abris et des matelas. Les Banna habitent dans des campements regroupant plusieurs familles parentes, où les tentes sont disposées en cercle. La nuit, les troupeaux sont rassemblés au centre du camp pour plus de sécurité.

La vie quotidienne des Banna est dictée par le rythme des saisons, les travaux agricoles et les soins apportés au bétail. Les femmes s’occupent de l’agriculture, de la préparation des repas, de la collecte de l’eau et des soins aux enfants. Les hommes, quant à eux, se chargent principalement de l’élevage et de la protection de la famille.

En outre, l’artisanat tient aussi une place importante dans la culture Banna. Les femmes maîtrisent l’art du tissage et fabriquent des objets en perles, tandis que les hommes créent des armes, des outils et des bijoux en métal. Les ornements et les coiffures sont des éléments essentiels de l’identité Banna.

Les Banna fabriquent également des poteries, des paniers tressés, des sculptures en bois ainsi que divers objets d’artisanat traditionnel, appréciés pour leur originalité. Ils fréquentent régulièrement les marchés de Jinka et de Key Afer pour y vendre leurs créations.  

Religion et croyances

Les Banna sont principalement musulmans sunnites et on peut également trouver des chrétiens. Néanmoins, ils conservent encore de nombreux aspects de leurs croyances traditionnelles. En effet, les Banna sont animistes. Leur spiritualité est également centrée autour de l’adoration de la nature, des ancêtres et des esprits protecteurs.

Les Banna croient que les éléments naturels tels que les rochers, les arbres, etc., abritent des esprits. Ils sont également convaincus de l’existence des « Djinnis » ou « Jinnis ». Ces derniers sont des êtres spirituels capables d’adopter une forme humaine ou animale et d’exercer des pouvoirs surnaturels sur les individus.

Les Banna pensent que le respect de la nature et des traditions est essentiel pour attirer des bénédictions et éviter les malheurs. Les rites peuvent inclure des chants, des danses et des sacrifices d’animaux pour apaiser les esprits. Ils servent également à marquer des événements importants comme les récoltes ou les mariages.

En outre, les peintures corporelles, à la chaux et à l’argile et d’autres pigments naturels, sont utilisées lors des cérémonies et revêtent une symbolique esthétique et spirituelle.

Le culte de la jeunesse et les rites de passage

Dans la culture Banna, les rites de passage sont essentiels afin de marquer les étapes de la vie. Le passage de l’enfance à l’âge adulte est célébré par un rituel spécifique appelé « Ukuli » ou saut de taureau. Il s’agit de l’un des événements les plus importants dans la vie d’un jeune Banna.

Lors de ce rite, les jeunes hommes doivent franchir quatre fois, en étant nus,  le dos d’une série de bœufs alignés sans tomber. Il s’agit d’une épreuve de courage et d’agilité qui symbolise leur transition vers l’âge adulte. Une fois ce test réussi, ils sont reconnus comme des hommes et sont autorisés à se marier et à participer pleinement aux activités de la communauté.

Ce rite de passage revêt une grande signification, car il renforce la solidarité au sein de la communauté. Il garantit aussi que les jeunes hommes connaissent et respectent les valeurs et les traditions de leur culture.

Mariage et relations sociales

Le mariage chez les Banna est une institution sacrée, marquée par des traditions uniques. Les mariages sont souvent arrangés. Ils comportent une dot importante, généralement sous forme de bétail ou d’autres biens. Celle-ci est offerte aux parents de la future mariée par le prétendant qui est accompagné de sa famille proche.

Les mariages symbolisent non seulement l’union des deux individus mais aussi celle des familles. Il faut aussi noter que les hommes peuvent se marier avec autant de femmes qu’ils le désirent, mais uniquement parmi les membres de leur propre tribu. Une fois mariés, les hommes et les femmes respectent des rôles bien définis au sein du ménage et de la communauté.

En outre, les relations sociales chez les Banna sont régies par des valeurs de respect et de solidarité. Les membres de la communauté s’entraident, que ce soit pour les travaux agricoles, les cérémonies ou les conflits familiaux. Les anciens jouent un rôle fondamental dans la transmission des valeurs et dans la résolution des problèmes.

Les échassiers

Les échassiers de la tribu Banna, symboles de fierté culturelle, incarnent une tradition ancienne profondément enracinée dans leur identité. Cette pratique de la marche sur échasses, née il y a des siècles, servait d’abord à traverser les zones marécageuses, les rivières et les terrains boueux. Elle était aussi utilisée pour se protéger contre les animaux sauvages et faciliter les déplacements.

Aujourd’hui, cette habileté est devenue un art et un rituel. Les échassiers, appelés « Tewa » ou « Beshitas » pour certains, jouent un rôle important dans les cérémonies. Ils sont perçus comme ayant une connexion spirituelle avec le ciel, reliant ainsi le monde terrestre au domaine divin.

Les échasses sont fabriquées à partir de robustes poteaux en bois, renforcés par des lanières en cuir et des cordes. Elles peuvent atteindre jusqu’à 2 mètres de hauteur. En plus de maîtriser l’équilibre, les échassiers intègrent des danses rythmées (sauts, pirouettes, coups de pied hauts), ponctuées par le son des cloches et hochets attachés à leurs chevilles.

Ce patrimoine culturel attire de nombreux visiteurs nationaux et des touristes étrangers captivés par le spectacle. Cela contribue à l’économie locale et aux échanges culturels de la région.  

Comment s’y rendre ?

En voiture

Depuis la ville d’Arba Minch, il est possible de rejoindre les zones habitées par les Banna et d’autres groupes ethniques en se dirigeant vers Jinka ou Key Afer. La location d’un 4x4 avec chauffeur-guide est souvent nécessaire pour se déplacer dans cette région. Certaines routes sont non goudronnées et difficiles à parcourir, surtout en saison des pluies.

Via une agence touristique locale

Plusieurs agences touristiques à Arba Minch, Jinka ou même à Addis-Abeba proposent des circuits organisés. Ces derniers incluent le transport, l’hébergement et les visites culturelles auprès des communautés locales, notamment les Banna. Ces agences facilitent la logistique et offrent l’avantage de guides qui parlent les langues locales et connaissent bien les coutumes.

Le peuple Banna aujourd’hui

Comme de nombreuses autres communautés indigènes de la vallée de l’Omo, les Banna font face à des défis liés à la modernisation et aux pressions extérieures. Le développement de projets hydroélectriques, la construction de routes et l’arrivée de nouvelles technologies transforment peu à peu leur mode de vie traditionnel. En outre, le changement climatique et la sécheresse perturbent leurs activités agricoles et pastorales, rendant la survie de leurs pratiques traditionnelles plus difficiles.

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